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Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Centre Camille Jullian
UMR 7299
5 rue du Château de l'Horloge
CS 90412
13097 Aix-en-Provence Cedex 2
France
+33 (0) 442 52 42 68

Accueil > Recherche > Programmation scientifique 2018-2022

Axe A - Ville, territoires et peuplements

Responsables J. Dubouloz et M. Heijmans

La thématique principale de cet axe de travail porte sur les études
urbaines, la problématique des contacts interethniques et les processus d’appropriation et de gestion des territoires. Le regard porté, à la fois archéologique et historique, demeure diachronique et fondamentalement transdisciplinaire.

PROGRAMME 1 - Le fait urbain d’une rive à l’autre de la Méditerranée
(coordonné par M. Heijmans)

Le fait urbain constitue un thème de recherche majeur, analysé sur la longue durée, de la Protohistoire à la fin de l’Antiquité, à partir d’études micro-régionales et d’approches monographiques en Gaule méridionale et en Afrique du Nord.

  • Pour les périodes anciennes il s’agit de répertorier, décrire et tenter de comprendre les manifestations de monumentalisation en contexte urbain protohistorique
  • Pour la Protohistoire méridionale, on s’interroge sur les processus
    d’urbanisation et les formes d’habitat régionales.

 L’étude des processus d’urbanisation et des phénomènes de monumentalisation et d’expression des élites protohistoriques dans le sud-est de la Gaule se conduit à partir de sites (Marseilleveyre, Glanum, Verduron, Cadenet…) et de la documentation livrée ces dernières années dans le Midi : passage de l’architecture en matériaux périssables à l’architecture en dur, développement des trames urbaines, spécialisation des quartiers, analyse des bâtiments publics.

 Les travaux sur la topographie des villes de Gaule Narbonnaise se
regroupent pour partie au sein du PCR « Atlas topographiques des Villes de Gaule méridionale » (dir. M. Heijmans, CCJ) dont l’objectif est la publication des villes d’Alba, Orange et Vienne puis de celles de Arles, Glanum et Vaison-la-Romaine.
Trois villes retiennent particulièrement notre attention :

  • Arles, remarquable terrain d’étude du fait urbain sur la longue durée, avec les révélations faites par les fouilles de l’enclos Saint-Césaire, l’étude des berges du Rhône et du franchissement du fleuve, ainsi qu’une étude diachronique prévue des remparts.
  • Fréjus, avec les fouilles sur la Butte Saint Antoine qui apportent de nouvelles données sur les origines de la fondation césarienne de Forum Iulii.
  • Riez, dont les fouilles en phase d’étude enrichissent notre connaissance sur l’organisation et l’évolution de la ville entre l’époque augustéenne et la fin de l’antiquité, sur ses déplacements depuis la vallée du Colostre jusque sur les hauteurs de la colline de Saint-Maxime.

 La publication définitive des fouilles dans le secteur B de la colline de Byrsa, Carthage est le fruit d’une collaboration avec l’Institut National du Patrimoine (Tunis), le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, l’École française
de Rome, l’Institut de Recherche sur l’Architecture Antique (IRAA).

PROGRAMME 2 - Villes et territoires du monde grec et contacts interethniques
(coordonné par J.-C. Sourisseau)

Il s’agit là de prolonger les recherches traditionnelles du CCJ depuis son origine, sur Marseille, son territoire et les villes qu’elle a elle-même fondées et sur la colonisation grecque en Méditerranée et en mer Noire.

 Marseille, fouilles urbaines et territoire

  • Plusieurs volumes pour la publication des fouilles urbaines sont programmés dans la collection BiAMA, série Etudes massaliètes : fouilles récentes INRAP Alcazar, tunnel de la Major, coord. M. Bouiron ; Fouilles à Marseille. Les fortifications de la Bourse (H. Tréziny) ; Fouilles à Marseille. Céramiques grecques (fouilles de la Bourse, fouilles Atelier du Patrimoine, fouilles récentes INRAP),
  • des prospections topographiques systématiques aux marges de la commune
    de Marseille, notamment dans les zones récemment brûlées, et des sondages de contrôle sur les sites prospectés, notamment sur l’oppidum de Marseilleveyre, au Sud de la ville, doivent nous permettre d’approfondir notre connaissance du territoire de Marseille grecque.

 Les villes de Marseille (Agde, Béziers, Olbia, Antibes…) : poursuite des fouilles de Agde et Béziers, publication des niveaux grecs de Olbia

 Le travail sur Mégara Hyblaea s’inscrit dans le programme quinquennal de l’Ecole française de Rome (2017-2021) qui prévoit

  • la fouille de deux secteurs principaux de la ville archaïque, sous la direction de H. Tréziny et de J.-Chr. Sourisseau. Ils sont situés dans la dépression centrale dite Arenella (habitat archaïque et tombes) et aux abords Est du grand sanctuaire du Nord-Ouest,
  • une prospection géophysique pour compléter, au moins pour partie, le plan partiel déjà existant,
  • l’étude des matériels : céramiques locales archaïques, terres-cuites architecturales et collections anciennes archaïques.

 L’étude des interactions et des échanges entre Grecs et Non-Grecs en Mer Noire s’appuie sur les fouilles menées par A. Baralis (Musée du Louvre) à Apollonia du Pont (Bulgarie) et à Orgamé (Roumanie) et dont le CCJ est partenaire et vise à présenter une synthèse sur les colonies grecques de la zone pontique en mettant l’accent sur la structuration du territoire colonial, ainsi que sur les influences mutuelles et les phénomènes d’hybridation.

PROGRAMME 3 - Les communautés civiques (monde grec, monde romain) : approches spatiales et politiques
(coordonné par J. Dubouloz)

A travers trois opérations autonomes, il s’agit :

  • d’envisager la cité à la fois comme communauté humaine et comme mode d’organisation du territoire.
  • d’articuler plusieurs approches et types de sources : histoire ; histoire de l’art (sculpture) ; épigraphie ; archéologie.
  • de permettre une approche sur le temps long et une réflexion sur les transferts culturels entre monde grec et monde romain.

 La 1e opération étudie les relations entre Cités et sanctuaires dans le monde grec du point de vue politique, administratif, économique et social dans des configurations topographiques et religieuses diverses : sanctuaires de cité et sanctuaires internationaux, urbains ou extra-urbains. La spécificité de l’approche tient à la nature des sources, et à l’articulation entre histoire de l’art et histoire : coroplastie à Argos, sculpture de marbre et de bronze à Olympie, à Delphes et à Thasos, inscriptions à Thespies et en Narbonnaise.
L’unité thématique du programme se fonde sur l’étude des stratégies mises en oeuvre par les particuliers, les cités et les souverains qui cherchent à afficher leur puissance et leur influence.

 La 2e opération La fabrique des aristocraties dans les communautés du monde romain concerne les fondements à la fois matériels, sociaux et politiques sur lesquels se construisent les communautés dans le monde romain, entre République et Empire. Si l’accent est mis, en particulier, sur la construction des aristocraties, l’enquête joue sur les changements d’échelle sociale (des élites de l’Empire à celles des cités) et géographique (Rome / l’Occident / l’Orient romain). Son originalité tient dans l’articulation d’approches généralement distinctes : approche économique (patrimoines et successions), sociale (construction de l’opinion publique) et politique (valeurs et comportements des élites).

 La 3e opération Terre, société et domination politique dans la Méditerranée antique étudie la terre dans ses dimensions matérielle et institutionnelle. L’approche se focalise sur les enjeux politiques, économiques et sociaux des opérations d’arpentage et d’archivage de la terre, dans des contextes de domination extérieure et d’impérialisme. Les relations entre domination et emprise sur le sol sont envisagées selon une double approche transversale :

  • en conduisant un parallèle entre les pratiques grecques (particulièrement hellénistiques) et romaines ;
  • dans l’appel à des comparaisons avec l’impérialisme français en Afrique du Nord, aux XIXe-XXe siècles.